La Vie Intime, Affective et Sexuelle dans les Établissements Sociaux et Médico-Sociaux
La vie intime, affective et sexuelle est une composante essentielle de la dignité humaine, englobant l’intimité, les émotions, les sentiments, les relations et la vie sexuelle ou son absence. Pour certaines personnes, notamment les plus vulnérables comme les mineurs, les personnes en situation de précarité, de handicap ou les personnes âgées en perte d’autonomie, l’accompagnement dans ce domaine est crucial pour leur épanouissement personnel et social, et donc pour leur santé.
Cependant, dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS), ce sujet est souvent nié ou considéré comme tabou. Les professionnels manquent de formation et se sentent isolés pour aborder ces questions. La vie en collectivité ajoute des contraintes supplémentaires, rendant l’accompagnement encore plus complexe.
Pour répondre à ces défis, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié un premier volet de recommandations. Ces recommandations définissent la vie intime, affective et sexuelle et fournissent des repères juridiques, éthiques et organisationnels pour les professionnels, les personnes accompagnées et leur entourage. L’objectif est de promouvoir une approche positive et respectueuse, en tenant compte des aspirations des personnes accompagnées.
La HAS insiste sur l’importance d’une dynamique institutionnelle pour aborder ce sujet. Les établissements doivent inscrire la vie intime, affective et sexuelle dans leurs projets et outils, comme les livrets d’accueil ou les règlements de fonctionnement. Des temps d’échange entre professionnels et la désignation de référents peuvent aider à briser les tabous et à encourager les prises de parole.
La sensibilisation et la formation sont également essentielles. Une information claire et adaptée permet de favoriser l’autodétermination des personnes et de faire évoluer les représentations. Chez les mineurs, l’éducation à la vie intime, affective et sexuelle peut prévenir des grossesses non désirées ou des violences sexistes et sexuelles.
Enfin, l’accompagnement doit être personnalisé et adapté aux souhaits et besoins de chaque personne, dans un climat de confiance et de bienveillance. Les recommandations de la HAS apportent un socle commun de repères et des pistes d’actions pour travailler collectivement autour de cet enjeu. Un second volet, prévu pour l’année prochaine, abordera concrètement les outils et pratiques d’accompagnement.